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WAR HERAKLES EIN EPILEPTIKER ?

Gotthard Strohmaier

Résumé


Parmi les nombreuses désignations de l’épilepsie figure l’expression « maladie héracléenne ». Selon Galien de Pergame, cela n’est pas dû au fait qu’Héraclès serait sujet à cette maladie, explication pourtant présentée par l’auteur des Problemata pseudo-aristotéliciens comme un fait établi. La raison avancée par Galien – à l’instar des philologues contemporains – est qu’on aurait donné ce nom à l’épilepsie parce qu’elle est forte et irrésistible comme le héros, ce qui paraît un peu forcé et trop rationaliste. Une solution plus satisfaisante doit être recherchée en considérant l’ensemble de la culture méditerranéenne. La figure d’Héraclès résultait de la synthèse de plusieurs traditions locales, dont une en provenance de la cité phénicienne de Tyr, où le dieu local Melqart a été identifié avec le héros grec (identification à l’origine également de la dénomination des « colonnes d’Hercule »). Comme Adonis ou Osiris, Melqart était un dieu mort et ressuscité. Le mythe veut qu’il ait été assassiné dans le désert libyen, puis réanimé par l’offrande d’une caille, oiseau qui jouait un rôle analogue dans le culte de Melqart. Quand la caille, qui est un oiseau migrateur, atteint le rivage, elle tombe sur le sol, épuisée par la traversée, et y reste immobilisée quelques instants. C’est la raison pour laquelle Pline l’Ancien, dans son Histoire Naturelle, indique que la caille est le seul être vivant, en dehors de l’homme, qui soit sujet à l’épilepsie. En même temps, elle apparaît comme dotée d’un certain pouvoir revivifiant, car elle s’envole bientôt, délivrée de son état de faiblesse. Et si Melqart/Héraclès avait besoin de la caille, on devait supposer qu’il était lui aussi victime de la maladie. 


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